samedi 29 novembre 2008

La 2CV CITROEN a 60 ans



A l'occasion des 60 ans de la 2 CV, Citroën et la Cité des sciences et de l'industrie exposent deux exemples d'innovation technologique : la 2 CV ou TPV (Toute Petite Voiture) dont le projet a débuté en 1933, et le tout récent concept car C-Cactus. Deux véhicules créés à deux époques différentes mais qui ont de nombreux points communs et une idée conductrice : faire mieux avec moins. Less is More. Le postulat de départ pour la création de notre Dedeuche était ambitieux, mais l'ingéniosité des équipes a su y répondre et même à aller plus loin. N'oublions pas qu'à sa présentation en 1948, elle reçut un accueil critique : rien ne laissait supposer que 60 ans après, elle serait choyée comme une star.





Trois véhicules : la toute première de 1939, celle de 1950 et la 2 CV Azam de 1966, sont exposés . Ces trois modèles reflètent les avancées technologiques dont la 2 CV a profité durant sa longue carrière.
Alors que les informations techniques sont projetées sur les pare-brises avant des véhicules, croquis, photos et écouteurs sur les podiums permettent de se remémorer l'histoire et d'écouter des anecdotes qui ont ponctué la vie de cette bonne dedeuche.

Et même une expo d'une trentaine de modèles réduits


A la manière d'un défilé de mode, neuf véhicules tractés par un filin roulent sur un grand podium et s'arrêtent par groupes de trois pour y être admirés.
Ces modèles regroupés par typologie (utilitaires, championnes et starlettes), incarnent les avancées apportées à la carrosserie et la technique entre les années 1950 et 1980. A l'arrière, des images d'archives Citroën, des films d'actualités, des films d'amateurs et sont projetés sur un multi écran de 15 mètres de long.Le 1er groupe souligne l'apogée de la production des années 50/60 et montre un exemplaire de 1953, une 2 CV camionnette de 1955 et une 2 CV avec malle arrière de 1958,.Le deuxième groupe évoque les défis et les exploits sportifs, et compte une 4x4 Sahara de 1962, une Raid Afrique de 1973 et une 2 CV Cross de 1972. Le troisième groupe exhibe les stars des années 70/80 que sont la 2 CV Spot de 1980, la Charleston rouge de 1988 et la 2CV Dolly de 1966





C'est dans l'îlot démonstrateur que le public peut prendre place dans une 2 CV 4. Une fois assis à l'intérieur, une bande son énumère et décrit le fonctionnement des différentes commandes et accessoires.
Une vitrine de voitures miniatures présente la plupart des modèles et séries spéciales créés par Citroën. Un moteur sur son piédestal, une vitrine de pièces détachées et de courts audiovisuels complètent les informations techniques


Vivement la sortie de la C Cactus. Elle a du style non?

dimanche 19 octobre 2008

Le Corbusier Architecte, Designer, Peintre... Homme.



Le Corbusier : Le Grand propose une biographie visuelle spectaculaire, riche de 2000 illustrations dont la moitié en couleur et la plupart inédites. On y retrouve des photos, des dessins, des tableaux, des plans, des esquisses et aussi des lettres. Le lecteur est ainsi plongé au coeur de la vie de l’architecte à travers 10 chapitres…
Ce livre permet de découvrir qui était vraiment Charles-Edouard Jeanneret, on y lit des lettres à sa mère où il met en avant ses réussites, mais aussi un évident besoin de reconnaissance. On comprend ses frustrations quand ses idées sont refusées à Paris, sont plaisir d’être écouté à Paris et son désintérêt pour certains détails, comme de fuites ou des problèmes de bruits de la pluie à la Villa Savoye dont le propriétaire se plaignait 6 ans après la fin de la construction.
Lors de votre prochaine visite à la Villa Savoye arretez vous sur des extraits de cette correspondance.
le plus surprenant est la foi que le Corbisuer a dans son oeuvre et la façon dont il la vend à ses clients


Le livre permet de comprendre certaines relations, comme celles avec le peintre Fernand Léger ou avec Josephine Baker. L’auteur du livre précise qu’il ne pense pas contrairement à certains écrits précédents qu’il y ait eu la moindre romance, mais plutôt une admiration sincère.

Les auteurs, Tim Benton et Jean-Louis Cohen nous offre donc là le moyen de découvrir plus qu’un architecte, un homme, avec toutes ses facettes.

Le livre est déjà disponible en version anglaise et sera disponible en français à partir du 20 Novembre 2008.Editeur Phaidon.768 pages, format 32×42cm, livret dans un coffret avec un additif comprenant les traductions des passages en langues étrangères ainsi que les transcriptions des lettres manuscrites.Prix : 150 Euros.

dimanche 28 septembre 2008

Géométrie et design Nombre d'or et Proportion Divine - Geometry and design




J'ai souvent parlé dans mes posts du nombre d'or et de proportions calculées sur la Divine Proportion... voila un ouvrage de référence pour ceux qui veulent aller plus loin.

Géométrie du Design par Kimberly Elam éditeur Eyrolles 19.90 euros

Quel est le point commun entre une pomme de pin, une affiche de Jules Chéret, une oeuvre de Le Corbusier et un mixer Braun ?

Que ce soit dans le contexte d'un environnement façonné par l'homme ou dans la nature, l'histoire révèle chez l'être humain une préférence acquise et confirmée pour les proportions établies à partir du nombre d'or.
En nous faisant pénétrer au coeur de la géométrie - nombre d'or, suite de Fibonacci, Divine Proportion, rectangles, ellipses et triangles -, Kimberly Elam lève le voile sur la relation mystérieuse entre les mathématiques et l'esthétique, dans une langue simple accessible à tous.
Ces systèmes de proportions étonnants offrent des bases solides à de nombreux artistes et designers. Afin d'illustrer la manière dont l'oeil réagit à la composition, Kimberly Elam décrypte la structure géométrique et l'équilibre visuel qui sous-tendent diverses créations qui ont marqué l'histoire, des affiches de Jules Chéret aux travaux de Le Corbusier, jusqu'à la toute récente Beetle de Volkswagen.


dimanche 21 septembre 2008

CHAISE DESIGN ( DESIGN CHAIR)




Un nouveau modèle ou plutot une réédition d'un modèle de Frédéric Rhodes Architecte à Toulouse.

Deux exemplaires de cette chaise étaient encore recemment exposées à la Galerie Efté à Paris.



Ce modèle retravaillé par le créateur est un modèle de pré-série réalisé par les frères Milhau, Ebénistes à Saint Sever du Moustier dans l'Aveyron.


Elle est réalisée en chène brut. La finition est une simple huile flamande qui protége le bois tout en sublimant les veines et caractéristiques de ce noble bois.








Une version avec un boudin de mousse habillé de tissus est en cours de réalisation, et vous sera prochainement présentée.


Son nom "1.618" qui est rappellons le, le nombre d'or (V5+1) /2, proportion utilisée par les egyptiens, Léonard de Vinci et le Corbusier... Cette proportion est tout simplement celle du corps humain et rend les pièces de mobilier dessinés grace à ce calcul de proportion, harmonieuses et surtout confortables pour les utilisateurs.









lundi 4 août 2008

EXPO STEINER AU MAC DE MARSEILLE




Alors autant vous le dire tout de suite j'ai adoré!!!

C'était le première fois que je visitais le [mac] de Marseille et ce lieu dédié à l'Art Contemporain est extra. Une belle lumière, une ambiance calme, une architecture discrete et toute dédiée aux oeuvres.




Mais notez bien!!!
Jusqu'au 21 septembre 2008, le [mac], musée d'art contemporain de Marseille, présente une partie de la mémoire du design français à travers l'exposition 'Steiner et l'aventure du design'. Cette exposition est la preuve que Steiner s'inscrit définitivement au coeur de l'histoire du design français.





Cette exposition propose une réelle remontée dans le temps à travers les modèles phares de la plus ancienne marque française de mobilier, véritable laboratoire d'idées, qui a collaboré avec les plus grands designers de son époque.
Témoin de l'avant-gardisme de Steiner dans l'univers de la création, une très belle collection de modèles - chaises, fauteuils et canapés - est ainsi présentée sur cinq espaces, retraçant l'évolution du design à travers les innovations apportées par la marque à toutes les époques.
Un véritable historique du patrimoine du design français qui offre l'occasion unique de découvrir ou redécouvrir les incontournables Khow Hoï Chan, Pierre Guariche, Joseph-André Motte, Claude Courtecuisse, Pierre Cardin ou encore René-Jean Caillette par le biais de leurs créations, réalisées pour Steiner et dont certaines ont acquis une dimension mythique.

Steiner ou l'aventure du design français des années 20 à nos jours

Charles Steiner fonde sa société à Paris en 1926, au coeur du faubourg Saint Antoine, quartier riche en artisans, ébénistes et artistes. Après la fabrication de ses premiers sièges, plutôt de tradition anglaise, il s'oriente vers les fauteuils club dont les proportions et la rigueur séduisent entre autres Le Corbusier, avec lequel il entretient une abondante correspondance.
Ses débuts prometteurs sont brutalement interrompus par la guerre. Déporté la même année avec son fils Hugues, c'est à ce dernier que revient la lourde tâche de reprendre à Paris la firme familiale en 1946, à la mort de son père. A peine âgé d'une vingtaine d'années, Hugues Steiner est non seulement doué d'une vive intelligence et d'un sens commercial aigu, mais il est également un musicien accompli et un excellent dessinateur. Ces qualités vont lui permettre de rapidement promouvoir sa société à l'avant-garde de la création.





Dès la fin des années 40, il développe la gamme Bow-Wood (cf. illustration ci-contre), qui utilise la technique du bois courbé à la vapeur. Avec son allure joyeuse et moderne, jouant avec des revêtements en plastique aux couleurs sorbets, cette gamme séduit les jeunes ménages en quête de meubles contemporains et peu coûteux. Elle intéresse également certains décorateurs, tel Pierre Gautier-Delaye, pour des aménagements de bureaux. Avec leurs coussins amovibles et leurs suspensions innovantes, les produits Steiner s'inscrivent totalement par leur modernisme dans la tradition de l'entre-deux-guerres.




Entre les années 50 et 70, la société Steiner est l'une des rares entreprises françaises de mobilier à faire preuve d'un souci constant de modernité. Elle devient ainsi l'un des fers de lance du design en Europe et attire les meilleurs créateurs de son temps : Joseph-André Motte, Pierre Guariche, Pierre Paulin, Pascal Mourgue ou le Chinois Kwok Hoï Chan. Car les vraies innovations sont à venir, avec l'arrivée de jeunes décorateurs très au fait des tendances américaines développées par Knoll International et Herman Miller.



A travers des réseaux de publicité et de distribution communs, le luminariste Pierre Disderot, le fabricant de rangement Charles Minvielle et Hugues Steiner mettent en place une politique innovante et inédite. Il s'agit d'offrir au public français la vitrine d'un mobilier véritablement contemporain. On retiendra de cette association la production promise à un grand succès du fauteuil Corb, des chaises Tulipe , Amsterdam et Tonneau.
Dans les années 60, Hugues Steiner, qui a fait construire une usine ultramoderne à Noisy-le-Grand (93), part à la recherche de nouveaux talents, pour faire face à la déferlante d'un design porté par les nouvelles techniques et les nouveaux matériaux. Parmi eux, Claude Courtecuisse, Pascal Mourgue et Kwok Hoï Chan, qui va devenir le créateur fétiche de la société. Toujours dans le même souci de diversification de ses produits, Steiner engagera à la fin des années 70 une collaboration fructueuse avec le couturier Pierre Cardin.




Steiner renouvelle donc ses créateurs, mais aussi sa gamme de produits, selon trois axes majeurs correspondant aux tendances du design international, aux mutations technologiques et aux nouvelles manières d'habiter. Steiner se lance ainsi dans les sièges légers, d'un faible encombrement et empilables, que l'on peut, comme le Mini-club, emporter avec soi, démonté et emballé dans un carton spécialement conçu pour cet usage. On retiendra pour mémoire la chaise Pussy Cat de Kwok Hoï Chan, les chaises monoblocs et encastrables de Courtecuisse, ainsi que la chauffeuse Papillon en print stratifié et assise en toile suspendue de Pascal Mourgue.





Avec le temps, ces créations sont devenues des incontournables du design des années 70, au même titre que le siège Chromatique conçu par Kwok Hoï Chan. Composé de chauffeuses juxtaposables, il est le fleuron de la seconde gamme Steiner : les sièges modulables à l'infini se prêtant à toutes sortes de variations dans l'espace. Le modèle Swany, recouvert de skaï blanc, original par son dos en forme de 'boudin', fut le favori des décorateurs à la mode, adeptes du mélange de l'ancien et du moderne. Pierre Cardin, lui-même, suivra cette tendance, à travers deux modèles créés en 1979 : Obélisque et Trocadéro.
La troisième catégorie transforme le siège en une sculpture fonctionnelle. A cet égard, si le fauteuil Kaléïdoscope (1967) de Jacques Famery, en rhodoïd courbé est un chef-d'oeuvre de transparence, de légèreté et de dynamisme formel, la palme revient encore à Kwok Hoï Chan. Dans l'esprit de la mythique chaise Ombre de Charlotte Perriand, de 1956, il adapte les caractères et l'écriture chinoise au service de l'onirique fauteuil Zen. Ce modèle, aujourd'hui réédité par Steiner Paris, a pour pendant les sièges Limande, Ming, Buffalo et l'inénarrable Alligator, sorte de zigzag aussi confortable qu'insolite !
En éditant à 1.000 exemplaires la chaise Leda, du même créateur, Hugues Steiner exprime clairement le renouveau du meuble français d'exception dont Pierre Cardin fera par la suite son credo. Toutes ces propositions témoignent du dynamisme et de la modernité de Steiner, qui fut un véritable laboratoire esthétique autant que technologique du design. Certains modèles demeureront au stade de prototype, d'autres seront édités en séries limitées, mais la majorité d'entre eux connaîtront un véritable succès.
En parlant de prototype celui ci est particulièrement intéressant. Aucunes des tiges metalliques n'est en contact avec les autres. L'ensemble tient sur un principe de partage des forces. Les tubes travaillent en pression, les cables en extension, formant ainsi un solide complexe mais stable.





La crise qui affecte le secteur du meuble français dans les années 80 ralentit l'expansion de la société. Hugues Steiner la cèdera en 1988 à Cauval Industries. Un nouveau millénaire s'ouvre pour Steiner, illustré avec brio par les modèles Equinoxe, Mandala ou Rivoli, symboles du savoir-faire et du dynamisme d'un groupe, toujours fidèle aux qualités de rigueur, d'élégance et d'innovation.






Le Design et les Arts décoratifs sont souvent les parents pauvres des musées français. Pour une fois qu'un musée s'attardent avec autant de qualité sur ce sujet, félicitons le!!! et courrons voir cette magnifique et très complète exposition.

mardi 1 juillet 2008

Série Chaises JAPAN








Il s'agit d'uné série de Chaises intitulées "JAPAN" du designer Frédéric Rhodes.
Réalisées en frène pour les pieds et assises et en médium pour les dossiers elles se déclinent en 3 tailles faites pour être assorties et vivre ensemble.
Bien sur on retrouve le dossier rond inspiré du drapeau japonais mais les pieds et assises sont eux inspirés par des détails de mobiliers plus traditionels du Pays du Soleil Levant.
Une recherche est faite actuellement sur des teintes mais je les aime bien comme cela naturelles...


Chaise 8







Et revoila la Chaise "8" dont je vous avais présenté un prototype il y a quelques semaines
Voila maintenant ce que l'on peut appeller un exemplaire de présérie.
Ce meuble est réalisé en chêne français par l'atelier d'Ebenisterie Milhau à Saint Sever du Moustier (Aveyron)
En regardant ce meuble on retourve sur toutes ces faces ce jeu avec le chiffre 8 du designer Frédéric Rhodes Architecte dplg. Le travail sur les chiffres est d'ailleurs une constante de ce designer.
les photos sont faites dans l'enceinte et avec l'aimable autorisation du musée des Abattoirs (musée d'art contemporain de Toulouse).


jeudi 15 mai 2008

François Villon par Jean Teulé




Bien sais, si j’eusse étudié
Du temps de ma jeunesse folle
Et à bonnes mœurs dédié
J’eusse maison et couche molle
Mais quoi ! Je fuyais l’école,
Comme fait le mauvais enfant.
En écrivant cette parole,
A peu que le cœur ne me fend.

Je devais avoir 12 ans quand en 5° notre professeur de français nous fit apprendre ce poème qui nous fut présenté bien sûr sous une vision très moralisatrice.
Ma curiosité m’avait amené à ouvrir un recueil de poésie dans la bibliothèque familiale et d’y découvrir :

La ballade des dames du temps jadis
Dites-moi où en quel pays
Est Flora la belle romaine
Archipiades, et Thaïs
Qui fut sa cousine germaine ;
Echo, parlant quand bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang
Qui beauté eu trop plus qu’humaine
Mais où sont les neiges d’antan.


Mais aussi « Tout au taverne et aux filles » « La ballade de la grosse Margot »…
Ma professeur de français de 5° fut quelque peu gênée quand je lui fis remarquer à la fin d’un cours que son choix était finalement très orienté et fort peu objectif concernant les poèmes de Villon…
Pourquoi n’étudie-t-on plus ce monstre dans les collèges de France. C’est un rappeur ce Villon avec six siècles d’avance.


Sa vie a été forte et violente. Jean Teulé nous plonge dans un récit tout aussi fort. L’empreinte de mes doigts est d’ailleurs encore imprimée dans les pages de ce livre. Une vraie enquête aussi pour recueillir à plus de cinq siècles, le récit de cette vie qui fut celle de maître François, poète, assassin, et monstre humain, tellement humain. Alors que l’on sait que sa biographie tient sur un format A4. Jean Teulé a ouvert les archives de police, passablement fournies, et les 2 023 vers du Testament de 1461. François le Punk avant la lettre

Jean Teulé : « Une vraie biographie de Villon tient en vingt lignes. La chance fait qu’il était malhonnête ! Il y a donc pléthore de procès-verbaux qui consignent tous les méfaits auxquels il est mêlé et qui nous en apprennent énormément sur le bonhomme. Mais sa poésie est truffée d’indications qui peuvent se lire aussi comme des indices. Villon n’écrivait jamais par hasard. Dans ses poèmes, il fait référence à des personnages, illustres ou inconnus, mais, en recoupant les différentes sources, tous ont existé et l’ensemble permet de se faire une idée précise des gens et des lieux qu’il fréquentait mais aussi des endroits où il se rendait. Trois mille vers, c’est pourtant peu. Beaucoup ont été perdus. À l’époque, les poèmes étaient recopiés à la main, circulaient de main en main, étaient épinglés un peu partout et n’importe où. Il ne nous est parvenu aucun original, aucune signature, on ne sait rien, juste qu’il était grand et gaucher. On sait que son dernier poème, il l’écrit à son gardien. Ce sera la seule fois où il écrit le mot fin.
Libéré par Louis XI, il revient à Paris et là, il semble dépassé par sa renommée…
C’est une licorne, un personnage devenu légendaire de son vivant. Il ne comprend pas ce qui lui arrive. Alors partir, ça l’arrange un peu : il n’avait plus rien à faire avec le personnage mythique qu’il était devenu.
Il quitte effectivement Paris le 8 janvier 1463. Il est banni pour dix ans. Il a trente-deux ans. Et l’on perd complètement sa trace… »


J’avais lu les précédents romans de Teulé, originaux et un peu décalés consacrés à Rimbaud et à Verlaine. Cette fois, je suis resté scotché. Ce « Je » qu’utilise l’auteur donne encore plus de force à ce roman. Fait rare je m’arrêtais parfois pour souffler, pour respirer, tant certaines scènes y sont d’une force terrifiante.


Villon est à la poésie ce que Renoir est au cinéma ou Bruce Springsteen au rock : le patron, le boss. Il est le premier poète moderne. Avant lui, la poésie n’est que forme. Elle est bucolique avec des scènes de bergers, des rimes artificielles. Villon écrit, et il fait exploser ces codes-là. Il est dans le réel. Il est dans le corps, dans la souffrance, pas dans la crème chantilly. C’est le premier poète à foutre son cœur, son sang, son sperme, ses tripes, sur la table.

Surtout, le bougre fréquentera la terrible bande des Coquillards, également nommés «les Ecorcheurs», dirigée par Colin de Cayeux, dont on retrouve le nom dans ses ballades. Il apprendra leur langue secrète, qu'il glissera dans certains de ses poèmes, tout comme il emploiera le jargon des homosexuels, ce qui laisse supposer que la sodomie n'était pas étrangère à ses mœurs. Or, pour être accepté chez les Coquillards, ces mercenaires débauchés de la guerre de Cent Ans qui, l'hiver venu, terrorisaient la province, il fallait commettre un crime devant témoins! Et leur faire un cadeau dont la nature était décidée par eux - il s'agissait la plupart du temps de leur livrer la femme aimée pour de monstrueuses «tournantes» qui finissaient souvent dans un bain de sang!
Poursuivi par la haine du cruel évêque d'Orléans, Thibaut d'Aussigny, qui portait un manteau sur lequel étaient cousues les langues de ceux dont il avait obtenu les aveux sous la torture, Villon, protégé par Louis XI, réussit à échapper à la mort. Il n'est pas impossible que les deux hommes se soient rencontrés dans la sinistre prison de Meung-sur-Loire, dont le poète fut le seul à ressortir vivant - et avec sa langue... Il en a, bien sûr, tiré une magnifique ballade qui commence ainsi:

«Qu'en réalgar et en arsenic de roche,
en orpiment, en salpêtre et chaux vive,
qu'en plomb bouillant pour mieux les réduire
en morceaux, qu'en suie et poix délayées
dans l'eau d'une lessive faite de merde et de pisse de Juive,
qu'en lavures de jambes de lépreux,
qu'en raclures de pieds et vieilles bottes,
qu'en sang d'aspic et drogues venimeuses,
qu'en fiel de loups, de renards, de blaireaux,
soient frites ces langues ennuyeuses...»

Dans son deuxième et dernier testament, il raconte ses hontes comme personne ne les a jamais racontées. Ce testament est très noir, désespéré, comme un adieu au monde.
Mais il va au bout de son oeuvre comme on va au bout de sa vie, pour voir ce qui se cache derrière l’âme humaine.

Jean Teulé : « Une telle attitude a bluffé des gens comme Rimbaud. Rimbaud, après ses aventures dans le Paris de la Commune, se sent banni. Lui aussi part pour disparaître, « je disparaîtrai merveilleusement », écrit-il. Quant à Verlaine, il meurt un 8 janvier en criant : « François ! »

mardi 8 avril 2008

prototype version 2



le prototype présenté en juillet évolu vers cette version définitive
ces ajouts de bois dans le dossier renforce cette pièce et lui garde un minimum de souplesse.

Toujours le nombre d'or
hauteur d'assisse 45 cm le dossier fait 45 x((V5+1)/2)= 73 cm
toutes les autres dimension sont issues de ce "rapport harmonieux"

Bientot le premier exemplaire en chène d'une série!!!!!!!

mercredi 9 janvier 2008

Table Basse



Il s'agit d'une table basse réalisée avec des chutes de chantier. Du bois de charpente et des fers à béton...
L'ensemble est assez intéressant. Sobre et un peu mode avec ces petits supports de bougies qu'une certaine décoratrice d'M6 ne renirait pas. L'adjonction des fers à béton donne un côté brut qui répond bien au bois patiné des plateaux. Le créateur est Hervé Pichonneau.
Il s'agit d'un prototype.

Mobilier de Musée... suite




Toujours pour le même projet de mobilier pour l'accueil d'un musée d'art contemporain. Voila les autres prototypes sur le même principe assises en frène naturel et dossier en médium.
La série avec les dossiers ronds est inspirée du mobilier extrème oriental japonais ou chinois. Détail intéressant et une réalisation particulièrement réussie par l'ébéniste ces pieds évasés mi pates d'eph des années 70 mi mobilier classique japonais. Le créateur Frédéric Rhodes.